Dans le Cosmos, il n’existe pas d’énergie sans matière ni de matière sans énergie : la matière est le support et l’énergie est le Principe vivant qui l’anime. Les deux sont inséparables. La vie est soumise à la loi de l’alternance, elle est fondée sur l’existence des contraires, c’est-à-dire sur le fait que tout est polarisé en actif et passif, émissif et réceptif, masculin et féminin. C’est cette opposition qui crée le mouvement. Cette idée est exprimée par le nombre 2 qui est le nombre de la dualité.
Les deux principes masculin et féminin ont leur origine dans le plan divin, celui de la conception. Les termes « masculin » et « féminin » ne représentent pas un homme et une femme, mais l‘Esprit et la Conscience cosmiques transcendant le temps et l’espace. Toutefois, ils se manifestent à tous les niveaux de la création sous d’innombrables « formes d’expression » vibratoires comme les états de conscience, les ondes, les particules atomiques, et matérielles telles que les galaxies, les corps célestes, les êtres humains, les minéraux…
Le symbole du Yang et du Yin est l’emblème fondamental de la philosophie chinoise. Le cercle symbolise l’Univers composé de deux énergies contraires mais complémentaires afin de générer la synergie perpétuelle de la vie dans l’équilibre, l’harmonie et la paix. Le Yang, énergie positive, exprime le principe masculin, couleur blanche agrémentée du point noir de l’énergie négative ; le Yin, énergie négative, décrit le principe féminin, couleur noire sertie du point blanc de l’énergie positive. Les points de couleur opposées dans chaque moitié signifie que tout organisme vivant a besoin de son principe complémentaire pour exister ; une prépondérance masculine contient une partie féminine et vice versa. La forme en S des sections noire et blanche décrit le mouvement fluide et souple des énergies. En Chine, le symbole est surnommé Poissons Yin et Yang ; dans la religion chrétienne, la constellation des Poissons mentionne le même symbolisme.
Que ce soit dans la création ou chez les créatures, tous les aspects de la vie sont gouvernés par le nombre 2. Cependant, on ne peut comprendre le 2 qu’en gardant la conscience du 1. Il existe une réalité unique le 1 qui se polarise, et toutes les concrétisations proviennent de cette dualité. L’essentiel est de comprendre la nature de ces deux pôles, et comment ils travaillent ensemble. Si les assemblages et les relations sont harmonieux, cordiaux, désintéressés, on peut dire qu’il y a réellement polarisation. Sinon, on ne peut plus parler de polarisation, mais de division, d’affrontement. Au lieu de réaliser un travail dans la compréhension, dans l’entente, les deux parties s’opposent et finissent par se détruire. La dualité, le nombre 2, est l’ordre, la synchronisation, la construction, pour celui qui est capable de comprendre et de travailler avec les forces contraires cependant complémentaires. À contrario, il est le nombre de l’opposition et de la destruction pour celui qui ne possède pas la raison qui envisage la juste oscillation du positif et du négatif, de la rigueur et de la clémence. Ainsi, tout dépend des individus et de leurs capacités d’étudier, de comprendre et d’agir individuellement et collectivement à l’effet de se mettre en résonance avec les deux principes primordiaux régissant l’Univers, l’amour et la sagesse.
Toute activité représente l’esprit qui agit sur la matière. L’esprit est tout-puissant dans le monde de la conception, mais quand il doit façonner la matière psychique, il est confronté à une matière moins souple, et d’autant plus compacte dans le plan physique. Tout individu est en même temps spiritualiste et matérialiste, il n’y a pas de séparation. La séparation vient du fait que les êtres humains ne sont pas éveillés aux dimensions supérieures de leur esprit. C’est pourquoi, leur conscience est un terrain de contradictions, de forces hostiles ; elle n’est pas, pour l’instant, en résonance avec l’unité de l’Univers.
En arithmétique, le 2 est la somme de 1 + 1. Pour la science de l’esprit, le 2, c’est le 1 qui s’est polarisé en positif et négatif afin de devenir créateur. Les termes « positif » et « négatif » n’ont évidemment pas ici une signification morale, positif ce qui est bon, et négatif ce qui est mauvais ; aussi, il faut les interpréter en se référant au vocabulaire de la physique. Une prise électrique, par exemple, est polarisée en positif et négatif. Toutefois, lorsqu’on transpose ces termes du plan physique au plan psychique, on applique le caractère positif, émissif, au principe masculin concepteur et le caractère négatif, réceptif, au principe féminin formateur. Les deux sont absolument nécessaires pour la réalisation. En effet, le « principe masculin » ne peut pas accomplir les fonctions du « principe féminin », et inversement. Tout être vivant, suivant l’archétype primordial, est structuré en une unité polarisée.
Notre corps physique est construit symétriquement de part et d’autre d’un axe central, la colonne vertébrale, et en ce sens on peut dire qu’il est régi par le nombre 2. Nous avons 2 yeux, 2 oreilles ; le cerveau et le nez, bien qu’étant 1, sont en réalité 2, avec les 2 hémisphères et les 2 narines. Puis il y a les 2 poumons, les 2 reins, et plus bas encore pour l’homme les 2 testicules et pour la femme les 2 ovaires. Enfin, nous avons 2 bras et 2 jambes. Même si cette symétrie n’est pas absolue, physiquement elle existe. Mais psychiquement, la question se présente tout à fait différemment. L’étude du cerveau humain a révélé que les fonctions des deux hémisphères ne sont pas identiques : l’hémisphère gauche est le siège des facultés analytiques (la logique, le raisonnement) que l’on peut qualifier de masculines, et l’hémisphère droit est le siège des facultés de synthèse (l’intuition, la sensibilité) que l’on peut qualifier de féminines. Ainsi, ces deux hémisphères ont des activités complémentaires. On peut donc dire que notre corps physique est construit sur une symétrie, tandis que notre psychisme repose sur une polarisation masculine et féminine, positive et négative.
Dans le plan physique, chacun s’affranchit des tâches quotidiennes et professionnelles sur une matière extérieure à lui-même. Dans le plan psychique, tout individu consciemment ou inconsciemment élabore sa propre matière ; selon ses habitudes mentales et émotionnelles, il façonne sa conscience, et celle-ci est l’indicateur de son niveau d’élévation. Les civilisations et les cultures sont les résultats des efforts de l’humanité à progresser ; quand un individu éprouve la nécessité de progresser intérieurement, il se polarise, il devient deux : le principe masculin, son esprit, commence à sculpter le principe féminin, sa matière psychique. C’est un véritable travail de création : l’équilibre psychique est une des qualités les plus précieuses et difficiles à acquérir, car ce sont deux mouvements contradictoires qu’il faut harmoniser.
Source :
Bibliographie : La balance cosmique, le nombre 2 – 2000 – Omraam Mikhaël Aïvanhov